La paix (ou l’espérance)

La paix et l'espérance
La paix et l'espérance

C’est dans l’espérance que l’on sait qu’on est sauvé. Et être sauvé, c’est découvrir que quelqu’un vous aime. Cet état bienheureux s’appelle la paix !

La foi, l’espérance et la compassion1
Le chemin, la paix et le regard

1 Corinthiens 13 :13

Je ne sais pas vous, mais moi, l’espérance, ça me rappelle une chanson de Paul MacCartney2, c’est le « Let it be ». En français « Ainsi soit-il ». À l’époque, nous prenions le « Ainsi soit-il » pour une sorte de résignation, d’acceptation de la fatalité. Mais en traduisant les paroles, voici ce qu’on trouve :

Et quand les gens aux cœurs brisés vivant dans le monde seront d’accord
Il y aura une réponse, ainsi soit-il
Bien qu’ils aient peut-être été divisés, il y a toujours une chance qu’ils voient
Il y aura une réponse, ainsi soit-il
Et quand la nuit est nuageuse, il y a toujours une lumière qui m’éclaire
Qui m’éclaire jusqu’à demain, ainsi soit-il

Alors, voici le temps de l’espérance, et c’est maintenant.

L’espérance

Ne confondons pas l’espérance et l’espoir.

L’espoir, c’est l’attente de quelque chose (pourvu que je gagne au loto) ou de quelqu’un (j’espère que la famille pourra se réunir à Noël). Et le contraire de l’espoir, c’est le désespoir.

Mais l’espérance c’est différent. L’espérance, c’est un état de paix, de confiance… Le contraire de l’espérance, c’est la peur3.

Rappelons-nous ce passage de l’évangile selon Matthieu4 : pas un oiseau ne tombe du ciel sans votre père.

Si on est cet oiseau qui tombe, on aurait tort de parler d’espoir : on tombe, c’est comme ça. Mais on n’est pas seul, nous avons une présence à côté de nous, comme une espérance mystérieuse. Et si on a l’espérance, si on est assuré de garder l’espérance, cela donne un étonnant mais très présent sentiment de paix. On est alors sous un immense toit de paix intérieure : la grâce et la paix nous sont données, c’est cela la bénédiction divine.

La paix

La lettre de Paul citée au début de cet article était écrite en grec. Et dans cette langue, le mot Elpis (ἐλπίς) signifie tout à la fois l’espérance, l’espoir et même, curieusement, la crainte de quelque chose. Tout de même, d’une façon générale, l’Elpis est plutôt une attente joyeuse. Joyeuse et rassurante : chez les Grecs d’aujourd’hui, Helpa, c’est l’équivalent du Samu chez nous : “le Samu arrive, on est sauvés” !

Alors, on peut considérer que l’espoir, ce sera le désir, désir d’une chose (« une nouvelle montre »), d’un événement (« gagner au loto ») ou même d’une absence d’événement (« Je sors d’un dîner bien arrosé et j’ai l’espoir de ne pas me faire contrôler sur la route »). Voilà l’espoir.

Mais l’espérance, c’est autre chose. Avoir de l’espérance, c’est avoir confiance en l’avenir, quel qu’il soit, avancer « porté par la grâce de Dieu », « à Dieu vat » comme disent les marins (parait-il).

Pour illustrer mon propos, je vais vous donner un exemple, que je n’ai pas tiré de la Bible, mais de La Fontaine. C’est vrai, La Fontaine ce n’est pas très biblique, mais ses fables font réfléchir.

Voici ce que dit la fable : un riche laboureur, sentant sa fin prochaine, lègue à ses enfants un champ, ou une ferme, en leur disant qu’un trésor est caché dedans. Après la mort du père, les héritiers s’empressent de tout retourner pour trouver le trésor, ils ne trouvent rien, malheureusement. Ou heureusement, car ce travail a donné tellement de produits de la terre, a tellement rapporté gros, que les enfants comprennent désormais où est la vraie richesse.

La vraie richesse

Eh bien, on peut dire, sans trop se tromper, que le laboureur était dans l’espérance : il connaissait ses enfants, les savait impatients de gagner leur vie, de la gagner vite et facilement, comme beaucoup de jeunes adultes. Mais il était sûr, à peu près sûr au moins, que leur mentalité évoluerait, et qu’elle évoluerait dans le bon sens. C’est ça, l’espérance, ce que l’apôtre appelle dans ses lettres « cette joyeuse et confiante attente ».

Ses enfants, à l’inverse, sont au début dans l’espoir, « trouver le trésor caché », un espoir un peu fébrile, un peu avide, peut-être. Et on peut imaginer qu’ensuite ils changent leur « espoir », leur désir, pour de l’« espérance ».

Pour préciser la définition de ces deux termes, de ces deux attitudes, on peut raisonner aussi par les contraires :

  • le contraire de l’espoir, c’est le désespoir ; c’est sans doute dans cet état d’esprit que se trouve l’« homme riche » de l’évangile de Marc, après que Jésus l’ait détrompé : vous vous rappelez ? Il arrive près de Jésus avec de l’espoir : il attend la recette pour hériter de la vie éternelle, il a l’espoir, ou plutôt l’insatisfaction du présent. Mais l’espoir une fois déçu, il ne lui reste que la tristesse, le désespoir. Le contraire de l’espoir c’est le désespoir.
  • le contraire de l’espérance, c’est la peur. La peur ! Comment cela, la peur ? Ça ne se commande pas, la peur, ça ne se maîtrise pas par la seule volonté. Et comment l’éviter, comment être dans l’espérance, puisque c’est aussi cela, être un bon chrétien ?

L’espérance. Un poète dont j’ai oublié le nom disait : « L’espérance est une toute petite fille, cette petite fille qui se lève tous les matins et nous donne le bonjour, le bon-jour, celle qui vacille au souffle du péché, mais qui reste fidèle, droite, pure.

  1. Voir aussi “La foi ou le chemin” et “L’amour ou le regard ↩︎
  2. Membre des “Beatles”, un groupe qui a eu son heure de gloire dans les années 1960 ↩︎
  3. On peut lire à ce sujet notre article “La jeunesse et l’espérance”, cliquer ici ↩︎
  4. Matthieu 10 :29 ↩︎

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