Péché ? Ou bonté ?

Shafaqna
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Au lieu de “confession du péché”, voire même “confession des péchés”, incluons plutôt, dans nos liturgies, une confession des bontés

Les cultes réformés commencent traditionnellement par l’annonce de la grâce : “la grâce et la paix nous sont données…”

Cette grâce, que nous annonçons, pour moi, ça signifie le pardon. Le pardon de tout et de tous. Nous n’avons plus à nous préoccuper du péché, du pardon, du salut, nous sommes « dépréoccupés » de cela. Préoccupons-nous plutôt de prendre soin de celui qui a besoin d’aide.

Seulement, à un moment donné de l’office, la liturgie protestante réformée traditionnelle (1) insère une confession du péché – qu’en plus on appelle souvent confession des péchés !

Depuis toujours, cette idée de confession du péché me gêne un peu, beaucoup même, avec cet accent mis sur notre supposée médiocrité, notre faiblesse, notre propension à soi-disant mal faire, mal aimer, mal mériter la vie que nous menons. Et depuis toujours, je me dis que ceux qui organisent et prêchent cette pratique équivoque, douteuse, n’ont pas idée des dégâts qu’ils causent dans la société, notamment auprès des jeunes ou des personnes psychiquement fragiles.

Alors, soyons constructifs, aux lieu et place de la confession du péché, confessons plutôt notre bonté, et vous allez voir que ça marche très bien :

  • la plupart d’entre nous prennent soin de leur prochain, à leur mesure, quand ils le peuvent. Ils en prennent soin ou ils l’ont fait quand ils en avaient la force
  • la plupart d’entre nous donnent une partie de ce qu’ils ont pour les pauvres, les plus démunis, que ce soit par Emmaüs, les Restos du cœur, la Banque alimentaire, la Cimade, les Diaconesses, n’importe quoi. Ils le font ou ils l’ont fait quand ils le pouvaient
  • la plupart d’entre nous aiment Dieu, pas forcément de toutes leurs forces et de toute leur pensée comme dit la Bible, mais autant qu’ils le peuvent. Et ils prennent aussi leur part du fonctionnement des églises, dans les conseils, à l’orgue, dans les cultes, l’entraide quand il y en a une. Ils le font ou l’ont fait quand ils le pouvaient
  • la plupart d’entre nous savent soutenir quand il le faut les malades, les personnes en difficulté, les enfants perdus. Ils le font ou l’on fait quand ils en ont eu l’occasion

Dieu nous a créés à son image, alors soyons-en heureux et fiers, paisiblement, sans orgueil mais sans mépris de nous-mêmes.

(1) Pour voir la liturgie que nous utilisons habituellement dans nos cultes, cliquez ici.

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1 réponse

  1. Christiette Albe dit :

    Ah , alors là , je partage complètement cette réflexion, enfin c’est un peu plus joyeux ! c’est fou l’importance de la formulation qui fait qu’on puisse adhérer ou qu’on rejette complètement !

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