La lumière, bientôt, toujours… – Esaïe 60 – Genèse 1

Une lumière dans les ténèbres

Textes bibliques

Esaïe 60 :1-3

1 Lève-toi, resplendis, car ta lumière est venue, et la gloire de l’Éternel rayonne sur toi.

2 Oui, tandis que les ténèbres couvrent la terre et une sombre brume les nations, sur toi l’Éternel rayonne, sur toi sa gloire apparaît.

3 Et les peuples marcheront à ta lumière, les rois à l’éclat de ton aurore.

Jean 1 :1-9

1. Au commencement était la parole, et la parole était celle de Dieu et la parole était Dieu.

2.Au commencement, la Parole était celle de Dieu.

3.Par elle, Dieu a fait toutes choses et il n’a rien fait sans elle.

4.En elle, il y a la vie, et la vie est la lumière des êtres humains.

[…]

9.La Parole est la vraie lumière. En venant dans le monde, elle éclaire tous les êtres humains.

Genèse 1 :3-5

3 Dieu dit: ” Que la lumière soit ! ” Et la lumière fut.

4 Dieu considéra que la lumière était bonne, et il établit une distinction entre la lumière et les ténèbres.

5 Dieu appela la lumière jour, et les ténèbres, il les appela Nuit. Il fut soir, il fut matin, jour un.

Méditation

Ces textes, pourquoi les lisons-nous à cette période, proche de Noël ?

Ténèbre et lumière

Que la lumière soit ! De toute éternité, les hommes ont été angoissés par l’obscurité et ont recherché la lumière.

Les animaux cherchent la lumière.

L’enfant dans le ventre de sa mère, va vers la lumière quand son heure est venue.

Dans les temps préhistoriques, dès la découverte du feu, on l’a utilisé pour se chauffer, cuire les aliments, se protéger des animaux dangereux, mais aussi – et peut-être surtout – pour faire reculer les ténèbres, la nuit qui cachait les dangers, ou l’obscurité des grottes.

Aujourd’hui, on a de quoi s’éclairer à peu près partout, mais on rapporte aussi une « dépression saisonnière hivernale » dans les pays loin de l’équateur, dépression qui touche quelque pourcents de la population et qui est due au manque de luminosité.

Que la lumière soit ! Créer la lumière, c’est ce que Dieu a fait en premier d’après la Genèse : des ténèbres couvraient la face de l’abîme et le souffle de Dieu planait à la surface des eaux. Dieu dit « Que la lumière soit… » on touche presque du doigt ces moments d’angoisse extrême que vivent ceux qui souffrent de cette forme de dépression.

Alors, dès l’aube de l’humanité, les hommes ont observé le ciel, en surveillant le point du lever du soleil, pour déterminer le moment où sa course s’inverse et où les jours sont les plus courts, moment du solstice d’hiver.

Le solstice d’hiver est – presque tout le monde le sait – le 21 décembre prochain. À cette date, nous bénéficierons seulement de 8 heures de jour contre 16 heures de nuit. Il y a de quoi être déprimé !

La sortie du tunnel

Tout le monde le sait. Et presque tout le monde a déjà entendu, ou lu, que la fête de Noël, censée être l’anniversaire de « l’enfant Jésus », était en fait la simple récupération – faite au IVe siècle par le pape de l’époque – d’une fête d’origine agricole, les Saturnales Et les Saturnales, elles-mêmes, ne faisaient que prendre acte du soulagement universel et intemporel provoqué par le retour progressif du jour.

Donc, on est au tout début de l’hiver, de la saison la plus froide de l’année – tout au moins dans l’hémisphère nord bien sûr ! – et, curieusement, les hommes se réjouissent ! Font la fête ! Depuis toujours.

On voit bien que la sensation que les choses vont s’améliorer, que les ténèbres vont reculer, libère l’âme humaine d’un grand poids ! On parle aussi de « la sortie du tunnel » !

Parce que, tout de même, imaginez que le changement climatique en cours aujourd’hui ne soit pas annoncé comme un réchauffement planétaire mais comme une baisse inéluctable de la luminosité, un allongement des nuits, une ténèbre recouvrant toute la terre : la terreur deviendrait générale ! Et beaucoup se précipiteraient dans les lieux de culte pour supplier leur Dieu de leur porter secours et … de leur pardonner – on ne sait pas quoi, d’ailleurs, mais ils demanderaient pardon.

Donc Noël arrive chaque année comme l’assurance donnée aux hommes que la lumière va revenir très bientôt et qu’ils doivent cesser de craindre.

Cette assurance que les jours vont rallonger, on nous dit depuis des millénaires qu’elle est donnée par Dieu.

Et, depuis 2 000 ans, on nous dit qu’elle est donnée par la naissance, un 25 décembre, d’un enfant au destin unique, c’est en tous cas ce veulent nous faire croire beaucoup d’interprétations du prologue de l’évangile de Jean, dont nous avons lu un extrait tout à l’heure.

L’homme ne cherche pas un Dieu, il cherche la lumière

J’étais un jour dans une réunion du groupe œcuménique de Saumur, des gens bien, pieux, pratiquants, habités, échangeant des idées édifiantes sur l’amour du prochain.

Un homme, un peu agité, est entré dans la pièce, sans y avoir été invité. Il a déclaré « je cherche la lumière, savez-vous où je peux trouver la lumière ? »

Manifestement, la lumière ne se trouvait pas dans cette réunion de bonnes âmes pieuses, car il a été expulsé brutalement. Sans prendre le temps de réfléchir davantage, je suis sorti de cette réunion de bonnes âmes, et je l’ai accompagné dehors pour discuter avec lui, ce qui, d’ailleurs, m’a valu des regards réprobateurs.

Mais ne nous trompons pas, cet homme, c’était n’importe lequel des hommes de la terre : il cherchait la lumière !

Comme les aveugles de l’évangile, qui veulent « voir comme avant », comme les chercheurs de sens, comme tous ceux qui s’interrogent, comme tous ceux qui lisent la Bible, page après page, sans y trouver le pain qu’ils y cherchent.

Cet homme était, lui-même, cette immense plainte de l’humanité qui, siècle après siècle, erre dans la ténèbre.

Mais n’en doutons pas, la lumière brillera. Encore et toujours. C’est cette certitude que cherche l’homme qui cherche Dieu : la lumière.

Envoi : le soleil brillera toujours, mais nous devons compter sur nous-mêmes

Dieu est parole, nous dit le prologue de Jean, Dieu est parole et il est lumière. Et l’auteur de ce prologue, reprenant les textes anciens, nous dit que cette parole a pris chair et est venue en nous.

Nous avons cette lumière, en nous, et rien ne nous l’enlèvera.

Alors, comme le dit Esaïe : « Lève-toi, resplendis, car ta lumière est venue, et la gloire de l’Éternel rayonne sur toi. »

Amen.

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1 réponse

  1. CAYLA dit :

    Ah ! Ah! tu vas bientôt te faire éjecter des cercles oecuméniques non?
    Intéressante réflexion, même si d’autres interprétations sont possibles. Si la Parole est la Lumière, on peut dire aussi que la parole sans majuscule, qui caractérise l’animal humain, est aussi lumière, car c’est elle qui a permis le développement du monde, et pour tout dire l’avancée…des Lumières! Bon, ce n’est que mon opinion et je la partage. Bonnes fêtes du solstice et autre, à toi et à Anne-Marie.
    Roseline C.

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